Petites maisons de Tokyo, micro-peintures de voyage
14 avril 2022 – à Tokyo depuis une quinzaine de jours.
Le quartier de Koenji Nakano me surprend par sa disparité : les petites maisons de deux étages, trois au maximum sont toutes différentes, et de formes souvent complexes aux angles coupés, parfois arrondis. Volumes séparés des autres par un filet d’air. Blanc éclatant, beige, beige rosé, gris beige, noir, marron bois …alignement ponctué par une façade, ici du bleu le plus intense, là d’un vert vif et plus loin d’un jaune d’or. Note éclatante qui rompt la monotonie chromatique.
Je rends compte dans ces petites peintures de cette disparité, j’occulte les fenêtres et les micro bordures de plantes soigneusement cultivées le long de la rue. Impressions premières.
Tokyo, 29 avril 2022
Je commence un nouveau travail de peinture, toujours sur les petites maisons du quartier de Koenji Nakano que je traverse quotidiennement depuis un mois, souvent la nuit.
Quand on s’éloigne de la gare de Koenji vers le nord, qu’on quitte les ruelles commerçantes et animées, on arrive dans un quartier résidentiel où les petites maisons toutes différentes, sont serrées les unes contre les autres, silencieuses. Fenêtres fermées, masquées ou absentes, maisons recroquevillées sur elles-mêmes, maisons muettes dont l’intérieur brille, palpite à l’abri des regards.
Format réduit, format de voyage, mes maisons sont peintes à la gouache sur des petits papiers achetés sur place. Sombres silhouettes desquelles sourdent des éclats de lumière. Petites lumières pâles, étalées, pointillés minuscules. Peut-être si on s’attarde à regarder, on entendra une voix, le claquement des baguettes contre un bol, une bouilloire qui chante…mais dehors, en réalité, on n’entend rien, même à travers ces parois de papier. Rien. Maisons opaques d’où rien ne sort.
